Mise à jour le 08/03/2022

Ancenis et le cinéma, une vieille histoire

Depuis le début des années 2000, la réflexion d’un nouveau cinéma est lancée. En mars 2016, les élus du Pays d’Ancenis ont adopté un projet de « complexe cinématographique ». Ce dernier ouvrira en 2018. Retour sur l’histoire du cinéma dans la région...

Le cinéma, une passion ancenienne déjà ancienne

Dès 1910, Ancenis a fait connaissance avec l’invention des frères Lumière née en 1895. C’est sous un chapiteau dressé par des forains place Saint-Pierre que sont projetés les premiers films. Le 20 mars 1920, Raoul Cuisnier ouvre dans l’atelier d’un peintre, au fond de l’impasse Émilien Maillard, le premier cinéma Éden qui fonctionne grâce à la complicité de toute sa famille jusqu’en 1938.
Il est rouvert en 1942, par le père de l’acteur Sim, M. Berryer, jusqu’en 1946, puis une SARL, la Société ancenienne de cinéma, prend en main jusqu’en 1970 les destinées de l’Éden qui s’installe en 1961 rue Saint-Fiacre.

La naissance du cinéma paroissial

Le cinéma projetait des films parfois réprouvés par les autorités religieuses. En 1937, à l’initiative du curé de la paroisse, l’abbé Gerbaud, Ancenis-Cinéma ouvre ses portes rue Tartifume, dans la salle du théâtre du Cercle catholique d’Ancenis, et fonctionne jusqu’en 1974. Une quinzaine de salles paroissiales s’ouvrent peu à peu dans la région.

Un cinéma associatif

L’association Louis Lumière, fondée en 1965 par Jacques Angladon, assure, indépendamment de la cure, l’activité de la salle paroissiale et établit des contacts avec l’Éden.
À la fin des années 1960, l’association reprend la majorité des parts de la Société ancenienne de cinéma et, à partir de 1974, il ne reste plus à Ancenis que l’Éden.
Aujourd’hui, dans le Pays d’Ancenis, la salle Jeanne d’Arc, ouverte en 1935 à Saint-Mars-la-Jaille, bien que toujours paroissiale mais sans lien avec la cure, fonctionne également grâce à une association.

Des hommes et des femmes de cinéma

Outre les personnalités déjà évoquées ayant un lien avec le territoire, citons également Bernard Toublanc-Michel, réalisateur de films et téléfilms, et Jacqueline Moreau, créatrice de costumes. Elle obtint le César du meilleur costume en 1988 pour « La passion Béatrice ».
Sans oublier, bien sûr, Louis de Funès, enterré au Cellier, dont l’épouse était propriétaire du château de Clermont. Un musée lui est d’ailleurs consacré dans l’orangerie du château.

Des paysage qui se prêtent aux tournages

Les paysages de la région d’Ancenis ont inspiré des réalisateurs. B. Toublanc-Michel, bien sûr, pour Adolphe ou l’âge tendre (1967)1 qui a probablement le plus marqué les esprits. De nombreux films évoquent le Pays d’Ancenis, tels Caillotte, de Vincent Malandrin (1989), les films de l’Angevin Jean-Paul Gislard, en particulier sur la Loire, ou encore un téléfilm documentaire sur la fonderie Bouhyer.
Depuis 2005, l’association Ciné-Paumé à Saint-Mars-la-Jaille participe également à la création cinématographique sur la région d’Ancenis.
Début 2014, François Parmentier anime les rues d’Ancenis avec le tournage de Onze minutes (d’après le roman de P. Guimard, Rue du Havre), avec la participation des habitants du Pays d’Ancenis. Le film est projeté en mai 2015 dans les cinémas d’Ancenis et de Saint-Mars-la-Jaille.

40 475 spectateurs ont été accueillis pendant l’année 2015 sur les 256 fauteuils que compte actuellement l’Éden. Nul doute que le futur complexe devrait concourir à développer le goût du cinéma en Pays d’Ancenis.

1 D. Pihoué, « Cinéma. Les films tournés dans la région d’Ancenis :
« 1re partie », dans Histoire et Patrimoine au Pays d’Ancenis, 1996, n°11, p. 87-97.
Et « 2nde partie », dans Histoire et Patrimoine au Pays d’Ancenis, 1997, n°12, p. 29-45.
Voir aussi : G. Cuisnier et D. Pihoué, « Les origines du cinéma à Ancenis et l’histoire de l’Éden de 1910 à 1945 », dans Histoire et Patrimoine au Pays d’Ancenis, 1990, n°5, p. 9-22.
Et J. Thiévin, Ancenis de A à Z.
Éd. Alan Sutton, 2006.