Mise à jour le 08/03/2022

Jakez François, musicien dirigeant d'entreprise

Avril 2012

L'étonnant destin d'un musicien devenu dirigeant d'entreprise

« Jakez François est un homme aussi discret que génial », nous confie son entourage. Harpiste éclectique reconnu de par le monde, businessman et grand ambassadeur de la société Harpes Camac basée à Mouzeil, il est davantage un habitué des longs courriers qu’un adepte des festivités locales. Pour autant, c’est bien sur le Pays d’Ancenis que seront célébrés les 40 ans de la société. Fait nouveau pour le chef d’entreprise : « Je suis bien décidé à faire découvrir la harpe aux habitants du territoire, partout où ils ne l’attendent pas… »

Les doigts et les oreilles

« Mon père jouait de la cornemuse, aux côtés d’Alan Stivell », relate Jakez François. « Chez les François, la culture celtique : c’est une affaire de famille ! »

En 1987, le jeune homme achève tout juste ses études de harpe au Conservatoire, lorsque Joël Garnier, le fondateur des Harpes Camac, fait appel à ses services. « Fait du hasard ? », se demande-t-il encore. « Nous nous rencontrons et je deviens les doigts puis les oreilles de la Camac… Joël Garnier cherchait un essayeur qui puisse contrôler les instruments avant qu’ils ne soient livrés. Bien sûr, j’accepte la mission. »

Très vite, Jakez François acquiert les techniques de réglage des harpes classiques. « Seulement deux harpes sortaient chaque mois de l’atelier. Il me restait bien du temps pour apprendre ! » Il intègre ensuite totalement l’entreprise et en prend la tête à la disparition de Joël Garnier.

Boulimie de travail et minutie

Excellence, innovation et proximité. « Je parcours les quatre coins du monde avec ma caisse à outils. Les musiciens sont bien surpris lorsqu’ils me voient entrer chez eux ! ».

Bien évidemment, le musicien passionné est aussi collectionneur. Il nous révèle trésors et anecdotes : une harpe oubliée de plus de 100 ans côtoie le produit phare des Harpes Camac, la fameuse Big Blue dont la colonne est en fibre de carbone. C’est en jouant Georgia que Jakez François décrit les caractéristiques de l’instrument. Il met alors en lumière toutes les possibilités d’un instrument de musique ancestral et pourtant si moderne.

Chaque semaine, Jakez François voyage, dirige, négocie, échange, écoute, dessine ses modèles, essaie les instruments, joue et organise des festivals partout dans le monde. Visionnaire, il a développé la fabrication de harpes classiques – dites à pédales. « Tout restait à faire dans ce domaine », dit-il. Il innove en imaginant chaque jour des harpes plus légères, aux matériaux de plus en plus respectueux de l’environnement. Jakez François, fervent défenseur d’un savoir-faire « à la française », a conquis le coeur des harpistes. Aussi seront-ils tous présents, à ses côtés, sur la scène du Théâtre Quartier Libre d’Ancenis pour célébrer l’anniversaire des Harpes Camac et le travail des 48 employés à la technique incomparable.